Nous avons tous eu à un moment de notre vie la réflexion suivante:
"Et puis, l'important c'est d'être heureux...."
Petite phrase lancée dans le néant mais
qui me donne matière à réflexion.
Etre heureux, le bonheur, nous courrons
tous après lui. Nous courons tellement qu'au final nous oublions souvent
de vivre. Nous entendons souvent divers avis là-dessus.
"Le bonheur c'est le chemin",
"Le bonheur cela se mérite", "Si je fais le bien autour de moi,
le bonheur s'offrira à moi un beau jour", et celui qui me fait toujours frissonner,
"Tu le mérites".
Ma question est la suivante: "Qui ne
mérite pas le bonheur?"
L'on me répondra surement: "Celui qui
fait le mal autour de lui?"
Et si celui-là aussi méritait le bonheur?
Peut-être que s'il en était conscient, ne ferait-il pas moins de mal?
Peut-être, ou peut-être pas.......
L'homme est-il fait pour se contenter
d'être heureux seulement?
Emmanuel Kant, grand philosophe du 18ème
siècle nous dira catégoriquement que "Non".
A travers son fameux impératif, il nous recommande qu'il nous faut
nous en rendre dignes mais que ce dont nous devons viser c'est avant tout notre
perfectionnement, le complet aboutissement de toutes nos dispositions
naturelles, le développement complet de nos facultés.
Pour lui, viser le bonheur seulement serait grossier et immoral
car c'est dire que tout ce qui importe pour l'homme serait la vulgaire
satisfaction de ses inclinations sensibles, de ses désirs, de ses tendances personnelles.
Or, l'homme peut faire bien plus que cela. Il doit avoir une
visée téléologique. Il n'est certes pas contre le bonheur mais il est
convaincu que ce n'est pas la finalité de l'homme, ce n'est pas le plan de la
nature pour lui.
J'ai souvent vu en guise de réactions à la
violence, à la misère du monde, les réflexions suivantes:
"Du
moment que nous menons une vie bonne et que nous sommes heureux, le reste a peu
d'importance."
La vie consisterait-elle donc à simplement
aimer nos proches, notre compagnon, nos enfants, nos quelques amis, de
satisfaire nos besoins, à accomplir quelques bonnes actions ça et là - histoire
de nous donner bonne conscience et dormir paisiblement avec le sentiment du
devoir accompli?
La vie consisterait-elle aussi à faire ce
que bon me semble? Quelle place à la remise en question, au dépassement
du pur instinct?
Ainsi, le rapport à autrui se
limiterait-il au simple fait ne de pas lui faire du mal ? La non-nuisance
aux autres serait-elle le seul cadre à travers lequel se déploierait la
relation avec un autre que moi-même?
Si je me pose la question, c'est parce que
je suis convaincue que "Non"!! CELA
NE SUFFIT PAS!
J'ai besoin d'honnêteté, je ne peux me
contenter d'avoir tout ce dont j'ai besoin, d'être aimée par ma famille et mes
amis. Je suis convaincue que je peux faire bien plus, que je suis faite
pour bien plus. Je ne peux pas m'arrêter au simple "Du moment que
l'on est heureux"!!!
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