Je ne saurais dire si c'est l'effet des années qui défilent mais
j'ai plutôt l'impression que c'est un effet rétrospectif, soit un retour vers
ce que je définissais auparavant comme prioritaires, quoiqu'il en soit, je
ressens une vive soif de redéfinir mes priorités.
J'ai toujours eu beaucoup d'admiration
pour les personnes qui se contentent de peu et qui arrivent à être heureux sans
souci des apparences avec le peu qu’ils ont choisi de vivre. Dans une
société où tout nous pousse à la consommation, ces êtres se font ma foi on ne
peut plus rares.
Nous pensons et sommes sans doute les
mieux placés pour savoir ce qui est bon pour nous ou pas. Or, ce que nous
sélectionnons (consciemment ou pas) comme étant convenable, est-il au moins
raisonnable?
Nous éprouvons tous des désirs, nous
nourrissons en notre for intérieur des rêves, de l'ambition qui nous dirigent
immanquablement vers les choses pour lesquelles nous éprouverons un certain
plaisir. Cependant, ces souhaits, projets, ont-ils vraiment fait l'objet
d'une interrogation véritable quant à leur légitimité, leur raison d'être?
Me concernant, j'ai pu constater qu'au fil
des années, je m'étais grandement éloignée de ce que j'avais autrefois nommé
comme étant ESSENTIEL, en l'occurrence, le fait de me contenter de peu.
Pourtant, Dieu sait combien il m'est très
facile de me débarrasser des choses. J'ai
la faculté de ne pas m'attacher aux choses matérielles. Au cours de mes
expatriations, je n'ai eu aucun mal à repartir de zéro, à tout quitter et à
avoir pour seule relique de mon existence passée un bagage de 23 kilos.
Non, je n'ai jamais fait suivre des colis, des boîtes contenant des
objets divers, pour lesquels je me serais attaché et dont il m'était difficile
de me séparer.
Chaque départ était pour moi synonyme de
renouveau, d'un "On verra une fois sur place". Je me retrouvais
en salle d'embarquement le cœur léger et palpitant d'excitation à la seule
pensée de l'aventure que représentait la nouvelle vie qui s'offrait à moi
outremer.
Cependant, une fois que je m'étais
"installée" en métropole au cours de ces cinq dernières années,
peut-être la lassitude de devoir me contenter du statut quelque peu et malgré
moi routinier de mon nouveau train de vie, j'avais vite éprouvé le besoin de
m'entourer d'objets divers.
Les excuses que je me trouvais s'étalaient
en une liste exhaustive: besoin de créer mon petit cocon afin de m'y sentir
chez moi, je n'avais pas l'intention de partir d'aussitôt puisque je
travaillais et m'étais plongé dans un quotidien plus que soporifique, apathique
et pesant.
Puis un jour, une séparation et à nouveau
l'urgence de tout quitter s'offrait à mes yeux et même si je n'ai pris que
quelques dizaines de kilomètres de distance, j'ai à nouveau dû tout recommencer.
Nouvelle relation, dit nouveaux besoins sauf que là je savais déjà ce
que je voulais ou plutôt ce que je ne voulais pas: M’ENTOURER DE CHOSES
INUTILES. Cette fichue manie de collectionner des choses et d’en tirer une
certaine autosatisfaction que je juge avec du recul comme malsaine et déplacée.
Aujourd'hui, même si mon appart' détient
quelques souvenirs de ce passé et hormis le stricte minimum nous garantissant
un certain confort « physique », je n'investis plus dans des choses.
Je juge désormais bon de me tenir prête à devoir faire mes cartons (somme
toute sommaires) à tout moment et de changer de domicile, de pays dès qu’il le
faudra.....
Moi qui autrefois méprisais les meubles en
kit car tombant trop dans le "tout le monde a cela chez eux" et puis
't'as-vu la qualité laisse parfois à désirer", c'est désormais sans appréhension
que je me dirige vers la chaîne suédoise.
Plusieurs raisons ont motivé cet état
d'esprit: gaspillage, volonté de passer au vert, de prendre soin de notre santé
en investissant sur des produits plus sains, privilégier des moments uniques et
indélébiles au profit de vêtements et autres accessoires de marque.
Alors qu'auparavant j'aurais bavé devant
des semelles rouges, du maquillage de luxe et des fringues de la dernière mode,
aujourd'hui mon Dieu que c'est loin derrière moi tout cela.
Contrairement à beaucoup de personnes qui désirent s’installer
dans un endroit précis, acheter une maison afin de s’y « sentir en
sécurité », il n’y a rien qui m’effraie et qui m’ennuie le plus que de
devoir stagner ou à l’idée que je végèterai toute ma vie en un seul lieu.
PUIS LE DECLIC. Lorsque l'on a ou
l'on projette d'avoir des enfants, nous sommes forcement conduits à revoir nos
priorités. Or, en ce qui me concerne, ce n'est pas vraiment là où je me
distingue mais cela surgit plutôt d'une interrogation sur le sens de la vie et
des valeurs que je souhaiterai transmettre à mes enfants. Est-ce que je
désire qu'ils grandissent en pensant que les gens sont dignes d'intérêt parce
qu'ils sont habillés de telle ou telle manière, donc est-ce que l'apparence
physique serait un critère sélectif dans le choix de leurs relations?
Prendraient-ils pour acquis le fait qu'ils n'auront à manquer de rien
matériellement? Faut-il être vu afin de donner sens à son existence? Quelle
place aux émotions sincères, au sentiment de compassion, de bienveillance à
l'égard des autres?
La valeur de la vie se mesurerait-elle à
ce que nous possédons?
Toutes ces questions surgissent dans mon
esprit à l'aube de ma maternité et les réponses se dessinent et n'en sont que
plus flagrantes.
J'ai tant accumulé durant les dernières
années, pourtant sachant pertinemment que cela ne faisait que combler un
sentiment de frustration, le besoin de combler un certain vide, voire un
certain manque éprouvé dans le passé, désir de paraître, etc., mais cela ne m'a pas pour autant altéré,
freiné. J'ai tellement accumulé que maintenant que je sais que ma joie ne réside
pas dans ces choses, je me retrouve un peu perdue, voire stupide devant toutes
ces choses. Et je me dis "Pourquoi?", "Pourquoi tous ces
vêtements dont la plupart je n'ai porté qu'une ou deux fois ? », « Pourquoi
toutes ces paires de chaussures jamais portées et inutiles? »,
"Pourquoi tout ce maquillage que je ne porte et ne porterai jamais?".
POURQUOI?????
Une seule solution: Donner! Faire des
paquets, distribuer. Nul besoin d'entasser. J'épure, je tri, je
jette et je ne conserve que l'essentiel.
L'ESSENTIEL. Ce désir a fait que je
me suis récemment tournée vers un concept - LA SIMPLICITE VOLONTAIRE.
Comme son nom l'indique, elle consiste en un acte non contraint par un
tiers ou même par l'Etat afin de vivre le plus simplement possible.
Chaque objet a sa raison d'être à la maison et pour ce qui est du reste,
DONNER.
Pour plus d'informations sur ce mode de
vie, je vous conseille quelques clics sur la toile qui sauront vous informer mieux
que moi....
L'essentiel de ce mode de vie réside
principalement dans les faits suivants:
- Ne pas gaspiller (la nourriture,
les énergies, etc.)
- Ne cuisiner que ce qui est nécessaire et
sain
- Ne pas agresser la planète par des
produits toxiques
- Mesurer la répercussion d'une
consommation excessive sur les autres
- Une pleine conscience des enjeux
politiques et économiques quant à une surproduction
Bref, le mot d'ordre est de privilégier la
qualité (tout en s'étant interrogé sur sa nécessité) au profit de la quantité.
Et vous, prêts à choisir la simplicité?
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