mercredi 11 mars 2015

MON DOUX HIVER

L'hiver nous tire sa révérence et il laisse en moi cette douce impression des jours qui rendent nostalgique lorsque l'on se plaît à se les remémorer.  Il y a eu ces deux jours de neige, souvenir précieusement gardé car le sud-ouest est rarement généreux lorsqu'il est question de nous faire don d'un peu de poudreuse. Généralement, à peine un peu de verglas, de quoi nous faire languir, si comme moi l'on aime le froid et la neige et aussi de quoi nous faire jalouser ceux qui habitent le nord et ont la chance d'en profiter plus longuement.


L'hiver, ce fut des virées en voiture dans la forêt domaniale pas loin de chez nous, mon bidon se faisant trop lourd pour de la marche.  Ce fut la préparation d'une nouvelle vie, ce fut des livres dévorés les pieds collés au radiateur.  Ce fut de longues pages écrites comme par gourmandise pour un temps qui m'était donné et qui allait vite devenir précieux.  L'hiver ce fut des plats simples, chauds, souvent vitaminés.


Ce fut des déjeuners entre amis en spéculant sur les projets d'avenir.  L'hiver fut doux, comme le cotton fraîchement cueilli mais que l'on laisse s'envoler avec la promesse des jours heureux à venir.


Cet hiver revêtera à jamais un sentiment heureux puisqu'avec lui est venu ce don du ciel, ce petit paquet visqueux extirpé de mes entrailles, posé in extremis sur mon ventre et qui m'a vite était arraché puisqu'il était presque dénué de vie.  Je ne savais pas à quoi m'attendre, à quoi il ressemblait, perdue, partagée entre soulagement et douleurs, ma chair transpercée par ces aiguilles qui s'appliquaient à me remettre en état.  L'odeur de cette salle stérilisée, ces lumières qui vous assaillent de partout mais qu'au final vous ne remarquez même pas tant les contractions vous prennent aux tripes, ces voix qui vous haranguent de maintenir votre respiration et de pousser alors que vous avez l'impression d'être à demi-morte.


Et c'est ce souvenir qui me reste à l'esprit lorsque je repense à cet hiver.

L'hiver fait désormais place au printemps et il revet un nom, il revet des images, colorées, fraîches, des parfums, celui des fleurs.  Le printemps revet un nom, il revet ton nom, celui d'une fleur, celui de la fleur que j'ai choisie pour me remémorer à jamais l'amour que je te porte, le lilas, ma Lila.


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