samedi 24 janvier 2015

SUFFIT-IL D'ETRE HEUREUX?


Nous avons tous eu à un moment de notre vie la réflexion suivante:

"Et puis, l'important c'est d'être heureux...."

Petite phrase lancée dans le néant mais qui me donne matière à réflexion.  

Etre heureux, le bonheur, nous courrons tous après lui.  Nous courons tellement qu'au final nous oublions souvent de vivre.  Nous entendons souvent divers avis là-dessus. 
"Le bonheur c'est le chemin", "Le bonheur cela se mérite", "Si je fais le bien autour de moi, le bonheur s'offrira à moi un beau jour", et celui qui me fait toujours frissonner, "Tu le mérites".
Ma question est la suivante: "Qui ne mérite pas le bonheur?"
L'on me répondra surement: "Celui qui fait le mal autour de lui?"
Et si celui-là aussi méritait le bonheur?  Peut-être que s'il en était conscient, ne ferait-il pas moins de mal?  Peut-être, ou peut-être pas.......

L'homme est-il fait pour se contenter d'être heureux seulement?

Emmanuel Kant, grand philosophe du 18ème siècle nous dira catégoriquement que "Non".  
A travers son fameux impératif, il nous recommande qu'il nous faut nous en rendre dignes mais que ce dont nous devons viser c'est avant tout notre perfectionnement, le complet aboutissement de toutes nos dispositions naturelles, le développement complet de nos facultés.  
Pour lui, viser le bonheur seulement serait grossier et immoral car c'est dire que tout ce qui importe pour l'homme serait la vulgaire satisfaction de ses inclinations sensibles, de ses désirs, de ses tendances personnelles.  
Or, l'homme peut faire bien plus que cela.  Il doit avoir une visée téléologique.  Il n'est certes pas contre le bonheur mais il est convaincu que ce n'est pas la finalité de l'homme, ce n'est pas le plan de la nature pour lui.

J'ai souvent vu en guise de réactions à la violence, à la misère du monde, les réflexions suivantes:
"Du moment que nous menons une vie bonne et que nous sommes heureux, le reste a peu d'importance."

La vie consisterait-elle donc à simplement aimer nos proches, notre compagnon, nos enfants, nos quelques amis, de satisfaire nos besoins, à accomplir quelques bonnes actions ça et là - histoire de nous donner bonne conscience et dormir paisiblement avec le sentiment du devoir accompli?

La vie consisterait-elle aussi à faire ce que bon me semble?  Quelle place à la remise en question, au dépassement du pur instinct?  

Ainsi, le rapport à autrui se limiterait-il au simple fait ne de pas lui faire du mal ? La non-nuisance aux autres serait-elle le seul cadre à travers lequel se déploierait la relation avec un autre que moi-même?

Si je me pose la question, c'est parce que je suis convaincue que "Non"!! CELA NE SUFFIT PAS!

J'ai besoin d'honnêteté, je ne peux me contenter d'avoir tout ce dont j'ai besoin, d'être aimée par ma famille et mes amis.  Je suis convaincue que je peux faire bien plus, que je suis faite pour bien plus.   Je ne peux pas m'arrêter au simple "Du moment que l'on est heureux"!!!  




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